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Marie Patouillet a décroché la médaille d’or pour son dernier tour de piste

Trop de chaleur, trop de bruit et d’émotion. Avant de monter, dimanche 1er septembre, sur la plus haute marche du podium de la poursuite individuelle (3 000 m) en C5 – une catégorie destinée aux athlètes ayant une amputation ou une malformation à une main ou un pied –, Marie Patouillet, 36 ans, a été victime d’un malaise. Au moment de recevoir sa médaille d’or, la pistarde s’est mise à chanceler, le teint livide.
Bousculant les règles du protocole, sa compatriote Heïdi Gaugain (deuxième) et la Néo-Zélandaise Nicole Murray (troisième) l’ont soutenue pour qu’elle ne s’effondre pas pendant La Marseillaise. « J’ai vraiment failli tomber, a raconté Marie Patouillet après avoir retrouvé ses esprits. J’ai dit aux filles : “Ne partez pas !” Il faudrait que je revois la scène, car je ne me souviens pas de tout. »
Un peu plus tôt, Marie Patouillet, déjà médaillée d’argent du contre-la-montre jeudi 29 août, était allée au bout « d’un effort physique très intense » pour s’imposer. Dans un vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) surchauffé et plein à craquer, la cycliste, qui souffre d’une agénésie de naissance – une malformation orthopédique du pied gauche – a bouclé les derniers tours de piste de sa carrière de pistarde.
« Je voulais qu’ils soient magiques et ils l’ont été, a-t-elle expliqué. C’est une chance de pouvoir choisir le moment où l’on part. » A partir de janvier 2025, la nouvelle championne paralympique va reprendre son métier de médecin généraliste. Egérie d’une marque de luxe, elle entend également poursuivre son combat contre l’homophobie.
Face à Heïdi Gaugain en finale, la pistarde n’affrontait pas seulement une adversaire. Les deux femmes se connaissent bien. « Elles sont beaucoup plus que de simples copines, confirme Laurent Thirionet, manageur de l’équipe de France. Je les vois plutôt comme deux sœurs. »
En compétition ou lors des stages, elles partagent la même chambre. « On a nos petites habitudes, a raconté Heïdi Gaugain. Nous avons par exemple instauré la routine du bain froid. » Lors des briefings ou des repas, elles ne sont jamais bien loin l’une de l’autre et, à l’entraînement, dès que l’une est en piste, l’autre l’encourage sur le bord.
Les deux athlètes se sont connues après les Jeux de Tokyo, en 2021, aux Etoiles du sport, un programme de parrainage ayant pour but de rassembler des sportifs de haut niveau. Marie Patouillet a alors proposé à Heïdi Gaugain, 19 ans, une forme de pacte. « J’ai choisi Heïdi, se souvient Marie Patouillet. Je l’ai appelée en lui disant : “Ecoute, on va être dans la même catégorie et donc adversaires. J’ai connu des situations où les deux athlètes d’une catégorie identique se pénalisent parce que le stress et l’adversité les inhibent. Moi, je ne veux pas de ça. Oui, il y en aura toujours une qui sera devant l’autre, mais ça sera ok.” J’ai eu à cœur de construire notre relation sur cette base. »
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